Le premier parti politique à voir le jour est le Comité de l’unité togolaise (CUT). Considérée au départ comme une association de soutien à la France humiliée, dont l’objectif était de maintenir le lien de solidarité et d’unité entre les différentes populations du territoire, le CUT finit par devenir, le 26 avril 1946, lors du renouvellement de son bureau directeur, un parti politique incarnant le nationalisme togolais (Gayibor, 1997 : 200-201). Ses principaux dirigeants sont Augustino Pa de Souza (Président), Sylvanus Olympio (1er Vice-président), Jonathan Adzessi Savi de Tové (Secrétaire général). Son siège se trouvait à Agbadaxonou dans un immeuble de 39,34 ares (rue de la gare) bâti en partie, baptisé « Ablodé-Fégamé ».
Il connut une adhésion populaire au point de compter à son actif, en 1955, 235 000 adhérents (Gayibor, 1997 : 202). Très tôt, les tenants de ce parti furent taxés, par l’administration coloniale, d’égoïstes, de tribalistes et de servir les intérêts britanniques. Le nouveau parti inscrit à son programme l’unification des Ewé comme l’une de ses revendications et apparaît dès lors comme un parti anti-français (Gayibor, 1997 : 201). Le CUT était un parti organisé et très structuré. Les décisions cruciales se prenaient à un niveau beaucoup plus réduit, soudé, secret, constitué d’un nombre limité de militants que sont C. Flanklin, chef Dobli, Chroco Lawson, W. Fumey, Moussa Kora, chef Dorkenou II, Kakou Forson, Andreas Boevi, Hospice Coco. Mais très vite, pour contrecarrer ses activités, l’administration prit sur elle de créer, par un arrêté local du 9 avril 1946, le Parti togolais du progrès (PTP).
Extrait du cours » Histoire politique du Togo (1946-2005) » du prof K.N. TSIGBE.
Ajouter un commentaire